Communiqué de l’Union Syndicale des Employeurs du Secteur Public du Spectacle Vivant
Les Forces musicales, Profedim, le SNSP et le Syndeac
Le Conseil national des professions du Spectacle (CNPS) s’est enfin réuni le 11 mai dernier sous sa forme plénière, présidée par la ministre de la Culture, en présence de la ministre du Travail.
Nous notons avec satisfaction la reprise des activités artistiques et culturelles, et notamment le fait que tous les établissements culturels ouvriront en même temps. Nous saluons le principe fort qui en découle depuis la jurisprudence du Conseil d’État : nos établissements ne pourront plus jamais fermer, hors confinement généralisé !
Plusieurs sujets demeurent, sur lesquels nous avons attiré l’attention de la Ministre, notamment les événements dans l’espace public, incompatibles avec la notion de jauge et les festivals qui ont besoin d’une clarification urgente des conditions dans lesquelles ils vont pouvoir se dérouler, en évitant le risques de décisions isolées soumises à la seule appréciation des préfets. Enfin, la mise en place généralisée du Pass sanitaire à partir de 1000 personnes pose encore de nombreuses questions.
Les premières annonces concernant le soutien à l’emploi constituent des premiers signes positifs d’une volonté de répondre au désarroi social qui découle de l’arrêt de nos activités. Nous attendons des précisions et serons attentifs à la mise en œuvre effective, mais à ce jour, nous ne pouvons qu’être sceptiques sur les leviers mis en place pour remobiliser de l’emploi, notamment artistique. L’insertion des jeunes nécessite encore plus de volontarisme, et notamment l’adaptation réelle du plan 1 jeune 1 solution aux spécificités de l’emploi culturel.
Sur les suites de l’année blanche, l’essentiel semble acquis avec la prolongation de 4 mois supplémentaires, renforcé par l’application des filets de sécurité pendant un an encore, même si un doute demeure sur les effets de bord de ces annonces pour les salariés et sur le financement de ces mesures pour les employeurs. Nous resterons cependant fortement mobilisés autour de deux points de vigilance :
- le principe d’une clause de revoyure permettant d’évaluer les conditions de la reprise sur le sort des artistes et techniciens,
- l’attention portée pour que les trois leviers des filets de sécurité, soient actionnés au bon niveau (date anniversaire à bien positionner, aménagement de la clause de rattrapage, attention à porter au niveau des heures non-utilisées sur la période de référence allongée)
Au-delà de ces annonces, il s’agit désormais de nous tourner vers l’avenir et sortir du court-termisme de l’année écoulée.
Nous sommes parfaitement conscients de la fragilité de la reprise qui s’ouvre devant nous et il est nécessaire que le gouvernement et les collectivités fassent tout pour que personne ne soit oublié.
Il convient de rappeler ici combien nos structures festivals, lieux et équipes artistiques ont été volontaristes pour maintenir ce qui pouvait l’être et notamment dans le domaine de l’emploi et du service public de la culture, pour préserver au maximum la vitalité de notre création artistique et des emplois qui y contribuent. Les équipes artistiques, techniques et administratives de nos structures souhaitent plus que tout prendre le chemin de la réouverture et reprendre une activité normale. Nous souhaitons tous assurer la continuité de nos missions de service public, relancer l’emploi dans le secteur et assurer la pérennité de nos organismes sociaux.
C’est pourquoi il est nécessaire de mobiliser toute notre énergie dans cette direction, dans le dialogue et le respect de tous les professionnels afin de pouvoir accueillir le public dans les lieux de culture le 19 mai prochain. Certaines occupations de lieux culturels et déclarations des occupants créent une division inutile au sein d’une profession meurtrie par plus d’un an d’arrêt. Bien que les enjeux de la sortie de crise soient nombreux et si certaines questions portées par les occupations, notamment sur la question de l’assurance chômage traduisent la profonde détresse qui traverse le corps social aujourd’hui, nos syndicats rappellent leur attachement au respect du cadre de négociations fixé entre les partenaires sociaux et l’État, que ce soit au niveau des branches ou de l’interprofessionnel.
Chacun doit jouer son rôle. Nos syndicats restent ouverts au débat autour de nos accords et désaccords, en particulier avec nos partenaires salariés, qui doit intervenir dans un cadre respectueux. Le service public de l’art et de la culture est précieux, il ne peut que s’affaiblir des divisions qui pointent aujourd’hui.
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