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Parité femmes-hommes : la pédagogie à ses limites

Cinq années de comptage, cinq années de données, et un premier vrai bilan : si les progrès depuis la saison 2020-2021 sont réels, ils sont insuffisants. La pédagogie semble avoir atteint son propre plafond de verre.

La première édition de notre comptage ayant porté sur la saison 2019-2020, cette toute nouvelle édition 2024 permet d’avoir un recul et une comparaison sur cinq ans. Le constat est clair : à ce jour, aucun des quatre indicateurs que nous mesurons (mise en scène, texte, artistes au plateau et potentiel de public), n’est à parité.

De fait, sur la dernière saison évaluée (2023-2024), les statistiques sont les suivantes :

43%

des spectacles sont mis en scène par des femmes

34%

des spectacles sont écrits par des femmes

45%

des artistes au plateau sont des femmes

40%

de potentiel de public est alloué aux femmes

Dans ce contexte, le Conseil national du Syndeac, à la suite du groupe de travail ÉgalitéS qui porte ce dossier, a débattu de ces résultats décevants et, il faut le dire, de cet échec. 

Deux pistes d’actions sont envisagées.

La première piste est connue et déjà utilisée dans certains secteurs. Il s’agit de l’égaconditionnalité, c’est-à-dire l’attribution de subventions et/ou l’application de bonus-malus en fonction et en contrepartie d’engagements paritaires. 

La seconde piste, que le Syndeac nomme “égapolitique”, consiste à systématiser à la fois l’inscription d’objectifs paritaires dans les conventions pluriannuelles d’objectifs et la présentation annuelle des données collectées devant les partenaires lors des conseils d’administrations et autres comités de suivis.

Les deux options ont leurs avantages et inconvénients : l’égaconditionnalité frappe directement au portefeuille là où l’égapolitique frappe sur la durée d’un mandat en engageant la responsabilité des directions devant l’ensemble des partenaires financiers et politiques (État, collectivités, organisations de salariés, etc.).

Le Conseil national poursuivra très vite ce débat afin d’élaborer un consensus et d’avancer, unies et unis, dans la voie choisie.

Parallèlement, le Syndeac fournit de nouveau au débat de nombreux éléments d’analyse et d’étude venant compléter le seul comptage : analyse genrée et régionale des aides déconcentrées, situation du secteur musical, lien entre genre de la direction et parité dans les programmations…

Enfin, le Syndeac est fier d’annoncer qu’il sera le premier syndicat d’employeurs du secteur à proposer, dès 2025, une formation à la lutte contre les discriminations ethno-raciales dans le spectacle vivant.

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