Depuis des années, le Syndeac alerte le Gouvernement et le Parlement sur la situation financière critique traversée par le service public des arts et de la culture. Le Syndeac dénonce notamment la perte d’autonomie fiscale que subissent les collectivités territoriales qui sont nos principaux partenaires financiers, avec la suppression de la taxe d’habitation en tête. La fragilisation des services publics est aujourd’hui la conséquence de la politique fiscale mise en œuvre depuis 2017.
Les crises successives que nous avons subies – sanitaire, inflationniste, politique et des finances publiques – s’enchaînent. Les difficultés économiques de nos membres s’accumulent, menaçant tous les jours davantage l’emploi artistique, technique, permanent, et menaçant notre modèle artistique et culturel décentralisé, riche de diversité artistique et de densité territoriale.
Le projet de loi de finances pour 2025 met à mal une fois de plus les budgets des collectivités territoriales en annonçant une coupe budgétaire sans précédent de 5 milliards d’euros. Depuis lors, nous assistons à une instrumentalisation politique décomplexée du discours d’austérité budgétaire par quelques rares élus, heureusement, avec pour conséquence, un démantèlement toujours plus brutal des services publics. Ces positions s’affirment au détriment flagrant des espaces de soins et de liens, des dynamiques territoriales économiques, sociales et culturelles déjà existantes et riches.
Réuni en Assemblée générale le 25 novembre 2024, le Syndeac condamne fermement le cheminement idéologique qui semble avoir infusé ici et là, révélateur d’un populisme de plus en plus répandu et que nous voyons apparaître en de nombreux endroits.
Le Syndeac apporte son soutien plein et entier à la mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle en cours dans les Pays de la Loire contre l’offensive brutale de l’exécutif régional.
Alors même que le résultat des débats en cours au Parlement sur le projet de loi de finances n’est pas achevé, les coupes budgétaires annoncées par la Présidente de la région Pays de la Loire sont très nettement supérieures à toutes les estimations. Ses récentes déclarations traduisent une forme d’opportunisme de la coupe budgétaire. Ce faisant, la Présidente de la région balaie 50 ans de décentralisation culturelle fondée sur la compétence partagée et les financements conjoints des différents partenaires publics.
La menace que font peser ces décisions sur des milliers d’emplois et sur l’ensemble du secteur culturel est aujourd’hui bien réelle avec un risque de disparition de notre paysage artistique.
Plus que jamais, le Syndeac s’attachera dans les prochains mois à intensifier son travail auprès du Gouvernement et des élus, pour rappeler le caractère essentiel du service public des arts et de la culture au service de la cohésion nationale et de l’émancipation de toutes et tous