Invité à participer à deux “Grands débats” du MaMA, le Syndeac a souligné le rôle essentiel des financements publics pour soutenir la recherche, l’expérimentation musicale et accompagner l’émergence dans les lieux de spectacle.
📸 Photo : Vincent Moisselin
Deux de nos adhérents ont pris part à des Grands Débats au MaMA 2024, permettant au syndicat de développer les grandes lignes de son positionnement quant au soutien de la création et de la diffusion musicales, dans une logique de service public.
Dans un premier débat consacré au rôle du live et des lieux de spectacle dans la découverte de “nouveaux talents”, Loïc Guénin, adhérent compositeur et musicien, directeur de la compagnie Le Phare à Lucioles et de l’espace hybride Le Milieu, a d’abord souligné le rôle essentiel du temps long dans le champ des musiques de création.
Les musiques de création ont bien sûr besoin du live, mais pour y arriver, elles ont besoin d’un temps de recherche, de résidence, d’accompagnement par les lieux et les festivals qui "produisent" ces "nouveaux talents"
Loïc Guénin
Ce recentrage du débat autour du nécessaire accompagnement de la recherche et de l’expérimentation musicales a permis d’interroger l’idée même d’avoir toujours besoin de “nouveaux talents” :
Nous n'accompagnons pas les artistes que nous accueillons en résidence pour en faire des vedettes mais pour les aider à chercher, à essayer, à continuer de pouvoir essayer ; on ne parle pas de “nouveaux talents”, dans le sens où il n’y a pas vraiment de personnification des artistes, mais plutôt de nouvelles pistes, de nouvelles écritures
Loïc Guénin
Ces propos sont une passerelle naturelle vers la question du financement de la création musicale, puisque seule une politique publique affirmée et assumée de service public peut accompagner les structures proposant un soutien massif aux prises de risque artistiques.
Face à des interlocuteurs internationaux s’interrogeant sur le modèle français du financement du secteur musical, Élodie Le Breut, adhérente et directrice de l’A.M.I., a directement fait écho à ces propos.
Soutenir la diversité artistique, c’est permettre aux artistes de chercher – et c’est là que la fragilité est la plus grande dans les modèles de financements. Comment on finance ça, alors que ça ne donne pas tout de suite un produit, quelque chose qui tourne ?
Élodie Le Breut
Le rôle de l’État, qui doit impulser une stratégie nationale à cet endroit, est essentiel, de même que celui du Centre national de la musique (CNM). Or, il apparaît aujourd’hui que soutenir le temps long de création et de recherche, soutenir “la R&D du champ musical, comme le dirait le secteur industriel”, n’est pas l’inclinaison la plus franche des pouvoirs publics.
Replay du débat avec Loïc Guénin
Le live joue-t-il toujours son rôle de découvreur de nouveaux talents ?
Replay du débat avec Élodie Le Breut
Quel financement pour la création musicale?