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Les nouvelles priorités du mandat syndical

La cinquième ministre de la Culture depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017 est donc Rachida Dati ! Cette valse ministérielle que nous avons dénoncée par voie de communiqué de presse, n’est pas étrangère à l’instabilité à laquelle doit faire face le service public de l’art et de la C-culture qui nécessite un engagement politique durable, au-delà de la continuité administrative assurée par les services du ministère

Le Conseil national du 22 janvier a acté une stratégie offensive portant sur deux axes :

→ Priorité absolue à la question budgétaire du spectacle vivant public, avec l’idée de simplifier les messages pour être audibles de nos interlocuteurs et interlocutrices. Notre revendication budgétaire de 50 millions d’euros devra être portée auprès du Gouvernement, de tous les parlementaires et des élus territoriaux, par le relais de nos adhérents et adhérentes en région, et par un travail approfondi avec les associations d’élus pour porter une réforme de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF). Elle ne doit en effet pas être seulement analysée à l’aune du seul budget du ministère de la Culture, mais aussi et prioritairement auprès des budgets des collectivités territoriales (donc du budget du ministère de l’intérieur).

→ Mobilisation et engagement syndical pour lutter contre la montée de l’extrême droite dans le cadre des futures échéances de 2027 (présidentielles et législatives). Le Syndeac ne veut pas attendre 2027 pour anticiper ce qui menace ; les professionnelles et les professionnels que nous rassemblons sont en effet légitimes pour faire agora et s’adresser au plus grand monde, tant la menace de l’extrême droite est réelle pour le secteur de la culture (cf. les récentes déclarations d’un ancien candidat à la dernière présidentielle qui entend faire disparaître purement et simplement le ministère de la Culture.) Nous allons travailler à l’organisation de débats dans nos institutions, pour provoquer un effet de mobilisation, tant les signaux sont de plus en plus manifestes.

Pour préparer ces échéances et s’adapter à cette donne politique, nous avons adressé une lettre au nouveau directeur de cabinet de la ministre qui pose les urgences à traiter. Comme nous l’avons d’ailleurs voté à l’unanimité lors de notre Assemblée générale du 18 décembre dernier, nous ne pouvons plus nous inscrire dans la logique du plan « Mieux produire mieux diffuser » tant que la ministre n’aura pas reconnu l’urgence budgétaire dans laquelle nous sommes et le besoin d’y répondre dans les meilleurs délais. Nous rappellerons par ailleurs très prochainement à la DGCA que nous demandons à connaître les critères qui seront déployés pour déconcentrer les crédits du plan ; nous insisterons sur le besoin de transparence des procédures et de suivi des Drac. Alors que la concertation n’est pas achevée, que le CNPS plénier n’a pas encore eu lieu pour présenter définitivement ce plan, vous nous informez, les unes et les autres, sur le fait que la mise en œuvre est déjà engagée par les Drac, situation pour le moins kafkaïenne. A cet égard, nous sommes preneurs de toutes les remontées de votre part sur les sollicitations dont vous feriez l’objet au titre de la mise en œuvre de « Mieux produire mieux diffuser ».

Depuis notre conseil national, nous avons entendu dans les premières déclarations de la ministre l’attention qu’elle entendait porter au déploiement de la présence artistique sur tous les territoires, et particulièrement dans les banlieues et en milieu rural. Nous accueillons cette intention avec intérêt, dans la mesure où elle rejoint pleinement les missions portées par les lieux et les équipes artistiques que représentent le Syndeac en région. En ce sens, le service public de l’art et de la culture n’attend que d’être renforcé dans ses moyens et dans ses capacités d’action. Seule son action sera durablement structurante sur les territoires et l’État doit pleinement jouer son rôle, dans le dialogue avec les collectivités, pour garantir avant tout la continuité de la présence de ce service public et son accessibilité à toutes et tous. Nous entendons ainsi être pleinement acteurs des concertations à venir avec la ministre sur ce sujet et nous serons vigilants à ce que la traduction en actes de ces annonces, n’aboutisse pas à des appels à projets ponctuels régionalisés. Nous veillerons également à ce que les enjeux de la création scénique et de l’implantation des équipes artistiques soient bien au cœur de cette réflexion.

Les mois qui s’annoncent vont être absolument déterminants pour l’avenir de la culture de service public. Notre engagement à tous et toutes sera essentiel.

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Pour le bureau,

Nicolas Dubourg

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