La crise sanitaire s’inscrit durablement dans notre paysage et n’épargne personne.
La décision de reconfinement annoncée par le Président de la République le 28 octobre, pour à minima 4 semaines, signe une nouvelle période désastreuse pour le pays, et évidemment pour le secteur du spectacle vivant. Durant cette journée du 28, le Syndeac a agi pour relayer la demande de poursuite d’activité des équipes artistiques en répétition, création et recherche pendant la période de fermeture des établissements recevant du public. Cette décision a été obtenue et c’est évidemment un moindre mal.
Dans ce contexte gravissime et malheureusement durable, le Syndeac se mobilise autour de trois priorités majeures :
– D’abord, comme en mars dernier, mettre en œuvre concrètement une solidarité professionnelle exigeante qui est la marque du service public de la culture. Cela signifie maintenir un haut niveau de dialogue entre programmateurs et équipes artistiques pour payer les cessions annulées (dans le cadre d’une négociation au cas par cas) et l’organisation d’éventuels reports dans un contexte évidemment saturé dont tout le monde est pleinement conscient. Dans le cadre de cette solidarité active, nous devrons tout mettre en œuvre pour permettre aux activités de plateau de s’intensifier dans les prochaines semaines : nos « maisons » resteront ouvertes aux artistes, dans le strict respect des règles sanitaires, et ce travail intensif permettra de maintenir les rémunérations des artistes et techniciens.
– Obtenir du ministère de la Culture, un véritable plan d’envergure de soutien aux équipes artistiques : ce plan manque aujourd’hui et nous ne nous contenterons pas du Fonds d’urgence pour le spectacle vivant dont la gestion a été déléguée à l’Association pour le Soutien du Théâtre Privé (ASTP). Même si les compagnies conventionnées n’ont pas été exclues de l’accès à ce dispositif, il est notoirement sous-doté et ne répond pas aux exigences de nos compagnies adhérentes. Nous voulons à cet égard que les mesures d’urgence pour les équipes artistiques passent par les Drac, niveau naturel d’interlocution. Et nous demanderons avec force le report de la réforme des aides dont les projets de textes qui nous ont été transmis, nous paraissent aux antipodes du cadre qui avait été négocié.
Enfin, nous porterons haut et fort la revendication en faveur de la prise en charge des pertes de billetterie pour les « maisons », condition incontournable du maintien des marges artistiques. À cet égard, les annonces de la Ministre en faveur d’un soutien renforcé de l’État pour précisément soutenir les marges artistiques, confirment la justesse de cette revendication. Le fléchage des mesures d’urgence majoritairement vers le secteur privé est vécu par l’ensemble des acteurs du spectacle public comme une absence grave de reconnaissance de nos spécificités et de nos problématiques, fruits de nos missions de service public.
– Dans cette tempête sanitaire, nos travaux syndicaux vont à nouveau être retardés. Mais nous savons que par-delà le moment, nous avons le devoir de continuer à dégager l’horizon en construisant l’espace de débat et de réflexion sur notre avenir.
Nous maintiendrons en revanche notre assemblée générale en ligne le 25 novembre prochain.
Bien d’autres sujets d’urgence vont revenir dans le débat et nous allons nous en saisir. La question de l’intermittence de toute évidence ; les États Généraux des Festivals ne doivent pas faire disparaître les préoccupations majeures quant à leur possibilité de se dérouler en 2021. Nos relations aux collectivités territoriales vont également devoir nous mobiliser. Bref, la crise revient sur le devant de nos priorités. Le Syndeac restera au service de ses adhérents et veillera à leur fournir la meilleure information et les meilleurs conseils dans ce climat terrible.
Nicolas Dubourg
Président