A l’approche des élections régionales, les employeurs du secteur public du spectacle vivant et des arts visuels (SYNDEAC, SNSP, les Forces Musicales, PROFEDIM, CIPAC) ont souhaité réaffirmer un certain nombre de valeurs fondamentales sur la place de l’art et de la culture dans cette région. Ils ont décidé d’interroger les têtes de listes pour savoir et faire savoir si ces axes étaient partagés, et si les candidats étaient en phase avec une vision de notre région et de la présence de la création artistique.
1/ Une région ouverte
A l’heure où des conflits poussent vers nos pays des personnes en détresse, les artistes et ceux qui les accompagnent sont unis autour des notions de solidarité, d’empathie, de fraternité. Notre mer Méditerranée ne peut en aucun cas être pensée comme une barrière, pire comme un cimetière. Notre région n’est pas une forteresse, mais une terre d’accueil et une terre de la diversité où nul n’est stigmatisé en fonction de son origine, de son genre, de sa religion.
Êtes-vous en accord sur ce socle minimum de valeur humaniste ?
2/ Une création libre
Aujourd’hui, la liberté de création est attaquée. Par les assassins de Charlie. Par des actes de détériorations des œuvres. Par les Tartuffe en tous genres. Par les restrictions de plus en plus importantes de l’espace public. Par certains élus qui confondent la mission confiée par les électeurs – définir une politique culturelle – avec un droit à décider de ce qui est beau et de ce qui est bien. L’artiste n’est pas au dessus des lois, mais il a besoin que les responsables politiques s’engagent fermement à défendre la liberté de création.
Êtes-vous en accord avec ce principe de la liberté artistique ?
3/ L’exigence de l’art
La création artistique peut être divertissante, elle n’est pas un divertissement. Les artistes cherchent, interrogent, dérangent même, c’est leur rôle. Ils donnent une vision de notre société, de ses problèmes, de ses cassures. Ils explorent des futurs, des possibles. Pour cela, ils ont besoin d’être accompagnés par des structures culturelles (centres dramatiques ou chorégraphiques nationaux, centres d’arts, structures et compagnies indépendantes, lieux intermédiaires, scènes nationales et conventionnées, théâtres de ville…) dotées d’une totale autonomie de décision. Qui peuvent accompagner les spectateurs, prendre le temps d’impliquer les citoyens dans les œuvres.
Pensez-vous avec nous que la liberté de création passe par l’indépendance des structures culturelles ?
4/ La fin justifie les moyens
Ces valeurs humanistes, de création et d’exigence demandent un soutien public. Le marché ne peut garantir l’indépendance. Ce financement public soutient la création et permet de rapprocher les artistes de tous les publics : élèves, lycéens, habitants des quartiers les plus pauvres, prisonniers… Mais de plus en plus souvent, le soutien public à l’art et à la culture sert de variable d’ajustement des budgets publics. Dans une période aussi difficile, l’art n’est pas un problème, il peut être une solution. Financer l’art et la culture, c’est investir pour l’avenir et pour bâtir une région plus humaine, plus solidaire, plus intelligente,et plus à même de tenir sa place en France et dans le monde. Depuis son origine, et au-delà du cadre des compétences obligatoires, la Région a joué et joue un rôle important dans le soutien à la création, et participe à une politique de financements croisés à côté des autres collectivités publiques.
Etes-vous prêt à affirmer la place de la Région dans le financement de la culture et comment pensez-vous développer le soutien à la création ?
5/ L’art est partout
Et tout est culturel. Les artistes et les acteurs culturels ont une place à tenir dans les autres politiques de la région : coopération internationale, politique de la ville, lycées, transports, aménagement du territoire, emploi, tourisme…
Quelle place transversale imaginez-vous pour l’art et la culture dans cette grande région ?