Le député Laurent Grandguillaume et le SYNDEAC ont accueilli une centaine de participants pour la deuxième rencontre parlementaire sur les politiques publiques des arts et de la culture, organisée à l’Assemblée Nationale le mercredi 17 décembre.
Les quatre invités représentaient des parcours et des sensibilités complémentaires pour illustrer la thématique du jour : les acteurs des politiques culturelles.
Claire Pessin-Garric, vice-présidente chargée de la Culture à la Ligue de l’enseignement, a détaillé les priorités du réseau d’éducation populaire en matière d’émancipation culturelle : droit à la formation tout au long de la vie, éducation artistique par la confrontation avec les œuvres, rencontre avec les artistes, pratique artistique, reconnaissance de la diversité culturelle et participation des habitants. Elle a appelé à la restauration d’un dialogue partenarial avec la société civile. Charlie Windelschmidt, metteur en scène et directeur artistique de la Compagnie Dérézo, a appelé à ce que les artistes, subversifs par nature, reprennent des places de responsabilités, à ce qu’on encourage davantage la possibilité de recherche et de croisements générationnels. Pour dénoncer des évènements politiques récents, il a cité le concept de « Sensure » de Bernard Noël, comme empêchement volontaire de la circulation du sens. Vincent Moisselin, directeur de la Culture au Conseil Général de la Seine-Saint-Denis, a insisté sur l’isolement des directeurs des affaires culturelles au sein d’une administration hostile, et sur le paradoxe entre un secteur dynamique et la justification permanente de l’action politique dans ce domaine. Il a cité quelques exemples de dispositifs particuliers comme les résidences dans les collèges ou la collaboration avec toutes les villes du département. Frédéric Maurin, directeur de l’Hectare – scène conventionnée de Vendôme, a témoigné du dialogue fructueux avec les élus locaux puis l’Etat en vue de la création d’un théâtre de ville en milieu rural. Il est revenu sur le projet de l’établissement centré sur les arts de la marionnette et son contact avec la population.
Après ces témoignages en tribune, plusieurs professionnels et élus présents dans la salle sont intervenus sur les processus d’élaboration des politiques culturelles. La question de la responsabilité de tous les acteurs est revenue au cœur du débat, dans un contexte d’atteintes grandissantes à la liberté et aux moyens de la création et de la programmation. En conclusion, Madeleine Louarn a regretté le peu de participation des élus, même quand une telle rencontre est organisée au sein même du Parlement. Elle a appelé chacun à se mobiliser, en particulier les artistes, pour contrer une forme de régression politique qui menace de plus en plus l’avenir du secteur culturel.